En savoir plus sur l'Ecstasy
Depuis 1985, date de son apparition en France, l'ECSTASY (3-4 Méthylènedioxyméthamphétamine
ou Extasy, XTC, X, E, ADAM) demeure avec le cannabis, l'une des drogues les
plus "en vogue" chez les 16-30 ans. Malheureusement, aucune information
concernant les effets ou les effets secondaires de la pilule d'amour n'ayant
été transmise jusqu'à présent (comme avec les autres
drogues d'ailleurs), il devient urgent de prévenir et d'éviter
toute consommation abusive de cette substance illicite et à terme néfaste
à la santé physique et psychique, en offrant aux personnes intéressées
une explication aussi neutre et objective que possible.
La consommation de drogues en France s'est largement amplifiée et diversifiée.
Actuellement, les cannabinophiles doivent avoisiner les 6 millions de personnes
(sans aucune victime). Les drogues légales (tabac, alcool, médicaments)
touchent plus de la moitié de la population entre 13 et 70 ans, et provoquent
des dégâts mortels considérables (accidents de la route,
dépressions, suicides, violences, cancers)
L'Ecstasy n'aurait pas tué (directement ou indirectement) en dix ans
plus d'une centaine de personnes dans le monde. Il est de toutes façons
très difficile de répertorier le nombre d'utilisateurs évoluant
dans un milieu parallèle et clandestin.
En France, aux Pays-Bas, en Belgique et en Angleterre, chaque week-end, 50 000
à 1 million de pilules seraient "gobées" d'après
les chiffres "officiels".
Mais contrairement aux autres pays européens, l'information sur l'Ecstasy
en est au point zéro en France. Des questions sont posées, et
elles demeurent toujours sans réponses. Les consommateurs acquièrent
leur connaissance du produit en l'expérimentant sur eux-mêmes,
parfois à leur dépens. Ce texte permet de répondre à
certaines questions et ne prône en aucune façon la consommation
de l'Ecstasy.
Est-ce que l'X est une drogue récente?
Non, car le MDMA fut inventé en 1912 par la firme allemande Merck. Puis
testé en 1953 (avec le LSD découvert en 1943) comme sérum
de vérité par les services secrets américains durant la
guerre froide. L'X réapparaît d'abord en 1985 dans les milieux
gays avec l'Acid House, puis se généralise dans les clubs, les
soirées privées, les raves, les festivals...
De quoi se compose l'X ?
Théoriquement de MDMA, un dérivé d'amphétamine,
et puissant stimulant. Mais dans les Xs en circulation, différentes substances
telles que le MDEA ou d'autres amphétamines, de la caféine, de
la kétamine, de l'éphédrine, entrent dans la composition
des pilules. Néanmoins, il serait aussi arrivé que de la mort
aux rats, de la strychnine... soient rajoutés par des laboratoires clandestins
pour augmenter la quantité de production aux dépens des consommateurs,
comme c'est parfois le cas avec l'héroïne, la cocaïne. Mais
ce genre de pratique revient finalement à tuer la poule aux oeufs d'or.
A quoi ressemble l'X ?
Il existe plusieurs variantes : un X se présente en gélule ou
en pilules qui ressemblent à u n banal médicament blanc ou coloré
(bleu, vert, rose, tacheté...), sécable ou non, et parfois estampillé
(ce qui pourrait être un des signes de qualité du produit, mais
des réserves doivent toutefois être émises) d'un symbole
(trèfle, carreau, lune, anneaux olympiques, lapin de Playboy...) d'un
personnage de BD (Flintstone, Denver...), d'un animal (lion, colombe, dauphin,
bécasse, buffle...)...
Y-at-il plusieurs sortes d'X ?
Oui. Les effets Xtatiques varient d'une pilule à l'autre, suivant ses
composés originaux. De plus chaque laboratoire fabrique des pilules de
différentes couleurs, avec différentes appellations relatives
en général au logo ou dessin estampillé. Certaines pilules
ne possèdent pas de dessins. Cela peut par conséquent être
n'importe quoi, du MDMA ou de l'Aspro.
Existe-il un "certificat de qualité" pour identifier l'X
?
Non. Les pilules ne sont désormais plus aussi fiables qu'il y a encore
5 ou 6 ans. L'apparence ou le symbole ne garantissent absolument plus la teneur
en MDMA. Dans les villes hollandaises et anglaises par exemple, des centres
de contrôle de qualité proposent des tests à tous les consommateurs
qui désirent vérifier leur X, et ce bien entendu, avec le concours
de la police et des municipalités. En France, des associations comme
Techno + proposent de tests (grâce à du matériel importé)
lors de raves. Les testeurs garantissent la teneur en MDMA, mais ne permettent
pas de connaître la composition exacte de la pilule réagissant
négativement.
D'où proviennent les Xs ?
Ils sont fabriqués en énormes quantités dans des laboratoires
clandestins situés dans différents pays européens tels
que la Hollande, l'Allemagne, l'Angleterre, l'Italie, mais aussi en Europe de
l'Est : Pologne, Russie, Tchécoslovaquie...
Combien coûte un X ?
A l'achat en gros, chez un dealer, une pilule vaut entre 15 et 30 Frs. Elle
sera ensuite revendue entre 100 et 200 Frs, et parfois, si vous avez de la chance,
50 frs. Le bénéfice est donc extrêmement important.
De l'X coupé à l'héroïne circule-t-il sur le
marché ?
Ceci est plutôt improbable puisque l'héroïne vaut entre 500
et 600 Frs le gramme. Elle est donc plus chère que l'X. Les dealers recherchent
le profit et non la perte.
L'X est-il est un aphrodisiaque ?
L'X n'est pas véritablement la pilule de l'amour dont on vante tant les
mérites. Il est cependant exact qu'avec l'X, les contacts sont beaucoup
plus faciles. Les sensations étant amplifiées, il devient possible
d'évoluer dans un environnement sensuel ou sexuel avec un optimisme et
une aisance qui ne sont pas toujours présents dans la "réalité".
Il arrive que L'X puisse empêcher l'orgasme et parfois l'érection.
Pourquoi consommer de l'X ?
Parce que cette drogue apporte un certain bien-être (proche du cannabis),
un plaisir euphorisant, une stimulation intense et positive, la sensation d'être
rempli d'énergie pure, d'amour ou d'amitié, de sérénité.
L'expérience est en elle-même généralement très
plaisante (à l'inverse de drogues telles que l'alcool, certains opiacés,
le crack, l'ice, et le PCP...)
Comment se déroule le trip ?
Avec une pilule de MDMA pur, l'expérience s'étale sur 8 heure
sans incident. La montée débute entre 1/2 heure et 1 heure suivant
le moment d'ingestion du repas précédant la prise. Cela se caractérise
par des montées de chaleur donnant l'impression que le corps bouillonne
ou respire, suivant les cas. De légers vertiges et des pupilles dilatées
confirment l'emprise. Toute forme d'agressivité commence à s'estomper,
et l'on baigne dans une joie extatique et mouvante. Cette plénitude est
parfois infantile ou sexuelle, l'essentiel étant que l'X permet aux aspects
positifs de l'existence de ressortir, brisant les barrières inhibantes
pour le meilleur et parfois pour le pire. En effet, certaines relations nées
sous X ne perdurent guère, ou certains gestes effectués sous X
peuvent être ultérieurement regrettés, étant donné
qu'ils ne correspondent plus au même état d'esprit.
Qu'est-ce que la descente ?
Avec une pilule de MDMA pur, au bout de 4 à 6h, les effets diminuant
d'intensité procurent un état d'esprit plus serein, et moins enclin
à la fête ou à la conversation. Ainsi le repos et la relaxation
deviennent nécessaires car le corps et le système nerveux viennent
de subir une stimulation intense inhabituelle. Certains symptômes déplaisants
apparaissent lors de la présence d'autres amphétamines : mâchoires
contractées, spasmes, crampes et crispations musculaires. Après
6 à 8h de tension, la lassitude couplée à une grande nervosité
mène à l'insomnie provisoire.
Qu'est-ce qu'un retour ?
Après la prise d'1 X, les effets de etla drogue peuvent réapparaître
n'importe où et n'importe quand avec l'absorption ultérieure d'autres
stimulants (cannabis, alcool...), ou même sans aucun facteur extérieur
particulier. La durée de l'emprise est variable et semble ne répondre
à aucun critère spécifique.
Un seul X peut-il être mortel ?
Non. Mais l'X peut devenir dangereux en surdose et en présence de produits
autres que du MDMA, qui, eux peuvent s'avérer mortels ou très
toxiques (kétamine, éphédrine, deux puissants stimulants...).
Le MDMA, pris inconsidérément perturbe l'équilibre mental
du consommateur. Pris en grosse quantité et régulièrement,
l'X peut également engendrer des troubles cardio-vasculaires, rénaux,
un comportement dépressif, une confusion mentale pénible, et même
le coma.
Combien de pilules d'X le corps peut-il supporter ?
Sans étude des produits, il est difficile de le déterminer. Cela
varie de toute façon selon la résistance de la personne et de
la composition de la pilule. 1 pilule de MDMA, (ou même la moitié
d'une) produit déjà des effets non négligeables. Certaines
personnes boulimiques ou persuadées que le cerveau peut largement endurer
ce genre de compétition supportent entre 3 et 5 pilules en une nuit,
voire plus. Mais une seule prise suffit pour perturber irrémédiablement
les neurones.
Peut-on mélanger l'X avec d'autres drogues ?
Mieux vaut l'éviter. Les cocktails de drogues servent à augmenter
la puissance du trip, et ils sont généralement très dangereux.
Pendant le trip, il est possible de faire "remonter" les effets de
la drogue avec du sucre ou du cannabis sans aucun risque majeur. Mais par exemple,
lors d'une soirée, une personne pourra consommer en plus d'un X, de l'héroïne,
de la cocaïne, du LSD, de l'alcool, du tabac, du cannabis... Un mélange
explosif qui augmente considérablement le danger de troubles cardio-vasculaires,
de confusion mentale, de coma... Cette pratique est évidemment très
risquée.
Peut-on consommer de l'X régulièrement et sans danger ?
Bien évidemment non. L'X entraîne une surstimulation du corps et
du système nerveux. Il est de plus nécessaire d'augmenter la quantité
à chaque prise, puisque la tolérance à la drogue augmente
elle aussi. L'emprise consécutive à un week-end surchargé
(5 à 15 pilules en 2 jours) oscille entre 1 et 3 semaines. Les symptômes
sont des retours incessants, des insomnies, des crises de nerfs, des périodes
de confusion mentale et de dépression, des troubles d'érections,
une perte de l'appétit... Les dommages causés au cerveau sont
alors irréparables.
L'X mène-t-il à l'accoutumance ?
Non. L'X étant un puissant stimulant, le corps ne pourrait supporter
très longtemps cela sans s'écrouler. Le MDMA n'entraîne
aucune empreinte physique comme les opiacés (héroïne, morphine,
opium...) ni aucune dépendance psychique comme avec de nombreuses drogues
synthétiques (amphétamines, cocaïne, crack, ice, barbituriques,
PCP...). Aucune drogue psychédélique (LSD, MDMA, Cannabis, Peyotl,
Ayahusca, Psylocibes) n'est addictive.
L'X mène-t-il à d'autres drogues ?
Non dans la mesure ou l'X est principalement une drogue ludique et occasionnelle
comme le cannabis. Elle n'entre pas dans le cadre d'une utilisation régulière
et addictive comme l'alcool, la cocaïne ou l'héroïne.
Oui dans la mesure où un consommateur de drogues (évoluant dès
lors dans la marginalité) peut être amené à rencontrer
des dealers revendant diverses drogues (X, cannabis, LSD, cocaïne ou héroïne)
et ainsi, de par lui-même et sa faiblesse ou sa curiosité, s'engouffrer
dans le pièges des drogues addictives (héroïne, cocaïne,
alcool).
L'X mène-t-il au suicide ?
Des cas de suicides (quelques dizaines) après absorption d'Ecstasy ont
été répertoriés en Europe. L'Ecstasy n'est pas un
jouet, mais un stimulant. Par conséquent si une personne temporairement
perturbée absorbe de l'X dans de mauvaises conditions et sans être
entourée, sa descente peut se passer d'une manière inattendue
(comme c'est le cas avec le "bad trip" du LSD). La transition entre
la joie artificielle et le retour à la réalité est parfois
brutale. Un événement ou une personne extérieure et inamicale
peuvent également troubler le trip ou la descente. Il n'a jamais été
prouvé dans les divers cas de suicides que la drogue était la
cause directe de la mort. En cas de consommation régulière, la
privation d'un psychotrope entraîne toujours une période de manque
et de dépression. Qui varie suivant le produit et la personne concernée.
L'X est-il lié au mouvement techno ?
L'X est arrivé en Europe avec le mouvement Acid, vers 85. Présenté
comme la pilule de l'amour, l'X se place donc dans un contexte de clubs et de
danse. Et effectivement, l'X est très en vogue dans ce milieu parce qu'une
pilule d'X fournit l'énergie nécessaire au danseur qui se laisse
transporter vers la transe. Ce système est basé sur les techniques
chamaniques de l'extase, où certaines drogues psychédéliques
telles que le peyotl ou les champignons servent de supports pour voyager dans
le monde des esprits. Cependant certains utilisent l'X comme un simple euphorisant
au même titre que l'alcool ou la cocaïne. D'autres danseurs préfèrent
consommer des smart drinks ou des pilules énergétiques, légales
et sans danger, puisque essentiellement placebo. L'X n'est absolument pas une
généralité dans le mouvement techno. L'X est une drogue
très prisée parce que le terme Ecstasy et les effets de cette
substance véhiculent un message positif lié à la vie et
l'amour, par opposition à de nombreuses autres drogues telles que l'alcool,
la cocaïne, l'héroïne, l'ice, le crack, le PCP, les amphétamines,
qui génèrent la violence et la mort. Il est exact que l'on rencontre
plus d'agressivité dans un stade de foot ou un bal que dans une rave.
Quel est l'avenir des designer drugs ?
Les psychédéliques créés par l'homme se développent
avec une facilité déconcertante, et les possibilités, comme
avec le MDMA, de manipuler un seul produit pour en obtenir un autre radicalement
différent sont en fait pratiquement infinies. C'est le cas du MMDA, du
2CB, du 2CT2, du DMT, du DOB, du MDEA... Cela permet de contourner la loi qui
interdit le MDMA en créant du MDAM ou du ADMM par exemple, c'est-à-dire
un produit non répertorié.
COMMENT EVITER TOUS RISQUES SI VOUS CONSOMMEZ DE L'X :
o Tout d'abord, cette drogue est illicite en France. En acheter, en consommer,
en posséder, fait de vous un criminel au même titre qu'un terroriste.
puisqu'en France, les procédures judiciaires en matière de drogues
sont les mêmes que pour le terrorisme.
o Si vous achetez une pilule, le prix n'est pas synonyme de qualité. De même que l'aspect ou le symbole du produit. On peut vous vendre n'importe quoi. L'achat d'une pilule lors d'une soirée à un dealer occasionnel est déconseillé. Le mieux est d'obtenir ce produit grâce à une personne de confiance.
o Si vous prenez de l'X pour la première fois, commencez par la moitié d'une pilule, l'emprise agira modérément. Les effets semblent parfois lents à venir. Il est inutile de s'impatienter, ils apparaîtront, cela est inévitable. Soyez toujours détendus.
o La prise se fera alors une heure après le repas. Pour prévenir toute déshydratation, il faudra prévoir de l'eau ou du jus de fruit. (Pas plus de 1 ou 2 litres durant la prise, sauf si vous danser vraiment beaucoup.)
o Le cadre est important. L'expérience se déroulera parfaitement dans un endroit confortable et relaxant (dans la nature ou dans un appartement), entouré de personnes expérimentées et amicales.
o Evitez tous contacts inappropriés avec des personnes qui ne sont pas dans le même état que vous (votre famille, des amis, des collègues de travail...).
o Evitez les activités contraignantes (surtout la conduite) car vous ne serez pas forcément dans un état compatible avec la réalité même si vous êtes persuadés du contraire.
o L'altération de l'esprit par les substances psychédéliques en général (LSD, Ecstasy, champignons...) est une expérience radicalement opposée à l'expérience de la réalité ordinaire telle que nos sens nous la transmettent habituellement. Il est donc essentiel d'être en bonne santé physique et mentale, d'être accompagné de personnes expérimentées, d'avoir une absolue confiance en soi, et d'effacer toute crainte quant aux effets du produit sur l'esprit. Tout se passera pour le mieux.
L'X EST PLUS PARTICULIEREMENT DECONSEILLE :
o aux personnes souffrant de troubles cardio- vasculaires.
o aux personnes confrontées aux crises d'épilepsie et de spasmophilie.
o aux personnes ayant des problèmes respiratoires.
Bibliographie indicative concernant les psychédéliques
:
Collectif FTP : Le Petit Dico des Drogues
Collectif FTP : Soyez Zen (FTP # 4)
Nicholas Saunders : E comme Ecstasy
Timothy Leary : La Politique de l'Extase
Aldous Huxley : Les Portes de la Perception
Carlos Castaneda : L'Herbe du Diable et la Petite Fumée
Albert Hofmann : LSD, Mon Enfant Terrible
Terrence Mc Kenna : Foods of the Gods
Fernando Benitez : Champignons Hallucinants
Martin A. Lea & Bruce Shlain : LSD & CIA
A. Hofmann & R. E. Schultes : Les Plantes des Dieux
William S. Burroughs : Les Lettres du Yagé